Écrit par CoLAB

C’est sur le continent Africain que l’on dénombre le plus fort taux de mortalité maternelle et infantile et ce malgré les évolutions sanitaires en matière de prise en charge de la santé mère-enfant. Malgré la multiplication des programmes pour soutenir les systèmes de santé et renforcer les capacité des femmes sur la gestion de leur maternité, des problèmes demeurent. 

Mais avant tout, revenons sur la définition de la santé mère-enfant : de quoi parlons-nous? 

D’après l’OMS (organisation mondiale de la santé), “La santé maternelle prend en compte tous les aspects de la santé de la femme de sa grossesse à l’accouchement jusqu’au post partum (période entre l’accouchement et le retour des premières menstruations) .”

La santé maternelle influençant fortement celle infantile, il semble donc évident qu’une mauvaise gestion de la première entraîne de fait  des répercussions sur la deuxième. 

Au Mali, la question de la santé mère-enfant représente une priorité gouvernementale. En effet avec un taux de natalité de 42, 2 naissance pour 1000 habitants en 2020 et une  mortalité maternelle et infantile atteignant 67,6 ‰ (CIA World Factbook, 2018), les pouvoirs publics démontrent leur engagement aujourd’hui au travers de lois  et engagements dans des  programmes visant à  réduire les taux de mortalités et améliorer les conditions de prise en charge.

Une approche pluri-disciplinaire de la santé maternelle

Installée depuis 3 ans au Mali, Oumou Haidara y exerce en tant que sage-femme. Ses constats sur les défaillances du secteur sont nombreux :

  • Manque d’infrastructures et de matériels performants ;
  • Conditions de travail difficiles du personnel soignant ;
  • Insuffisance des ressources financières.

Ces éléments représentent autant de causes expliquant une prise en charge de qualité amoindrie, aussi bien de la mère que de l’enfant. 

C’est d’ailleurs son expérience sur le terrain qui l’a poussé à ouvrir  un cabinet proposant une approche pluridisciplinaire offrant ainsi aux patients des soins respectant leurs physiologies tout en mettant également l’accent sur les aspects psychologiques de l’accompagnement

Ce-dernier, souvent négligé, représente pourtant une dimension fondamentale du métier de sage-femme. Or, agir sur les deux dimensions (psychologique et physiologique) de la grossesse au stade post-partum apparaît primordial pour garantir une prise en charge globale de la santé mère-enfant. 

Plus qu’une affaire stricte médicale, la santé de la mère et de l’enfant inclut également des enjeux sociaux, culturels et politiques. 

Aussi, pour garantir une prise en charge optimale de la santé de la mère et de l’enfant il apparaît nécessaire de passer par une approche systémique, prenant en compte diverses expertises et toutes les dimensions que la période post-partum revêt. 

Or, malgré les efforts déployés, les résultats – bien qu’encourageant – ne semblent pas encore optimaux. Ainsi, il apparaît nécessaire de développer une approche collaborative multi-partenariale, permettant de favoriser des synergies et une meilleure coordination des acteurs afin de résoudre durablement les défis du secteur.

Parmi les défis à relever aujourd”hui, Oumou Haidara évoque la lutte contre les mutilations génitales féminines, le renforcement des capacités des professionnels de la santé ou encore la reconnection au terrain des décideur-e-s en matière de politique publique sur la question. 

Si l’on peut noter une amélioration dans la prise en charge des bénéficiaires, il demeure néanmoins crucial de souligner que les problématiques actuelles ne peuvent être résolues par un seul type d’acteur, mais nécessitent une mise en commun des idées, des expertises et la création d’espaces d’échanges entre les différents acteurs de ce secteur.  

Impulser une dynamique multi-expertise et collaborative

C’est cette dynamique que le programme “Colab Santé de la Mère et de l’Enfant au Sahel” souhaite impulser au Mali et au Niger dès le 8 octobre – date du lancement officiel à Bamako et à Niamey.

Former, sensibiliser, connecter et fédérer un écosystème composé d’acteurs engagés dans ces thématiques, qu’ils soient professionnels de la santé, acteurs de la recherche, leaders de communauté ou encore entrepreneur-e-s du secteur. 

Le programme entend ainsi offrir un cadre d’échanges et de rencontres à toutes les parties prenantes du secteur, mais également des méthodes et outils innovants permettant d’imaginer des solutions collaboratives co-construites pour répondre aux enjeux du secteur afin d’améliorer durablement la santé mère-enfant au Mali et Niger.

C’est quoi la suite ?

>> Je veux en savoir plus …

On vous donne rendez-vous le 24 septembre pour un premier atelier digital pour mieux appréhender les enjeux de la thématique, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire ici et vous tenir informé des détails de l’atelier.

>> Je souhaite m’engager … 

La santé de la mère et de l’enfant étant intimement connectée aux leviers de développement du continent Africain, vous pouvez dès à présent vous engager comme ambassadeur-e du programme, et ainsi contribuer à la dynamique de collaboration et bénéficier de formations à des méthodes de travail innovantes, en candidatant ici

Un grand merci à Oumou Haidara pour sa contribution à la rédaction de cet article.